Master MEEF SES
Séance du 12/04/2024
M1 Arnaud Sigrist
ÉPREUVE ÉCRITE DISCIPLINAIRE APPLIQUÉE
Objectifs d’ap p rentissage sur lesquels porte l’épreuve :
Approche macroéconomique : besoins et capacités de financement
Modes de financement des entreprises
Ty pes de revenus et leur gestion
Excédent Brut d'Exploitation (E.B.E.)
Formule de calcul de l'E.B.E.
Taux de marge des sociétés non financières
Enjeux de l'E.B.E.
Utilisation de l'E.B.E.
Sources
Capacités ou besoins de financement
Variations du financement
M1 Arnaud Sigrist
Objectifs d’apprentissage sur lesquels porte l’épreuve :
Comment les agents économiques se financent-ils ?
Comprendre que le financement consiste à couvrir des besoins de financement par des capacités de financement.
Comprendre que le taux d’intérêt – à la fois la rémunération du prêteur et le coût du crédit pour l’emprunteur – est le prix sur le marché des fonds prêtables.
Savoir que le revenu disponible des ménages se répartit entre consommation et épargne et qu’ils peuvent dégager des besoins ou des capacités de financement.
Savoir ce qu’est l’excédent brut d’exploitation et comprendre que les entreprises se financent par autofinancement et financement externe (emprunts bancaires et recours au marché financier, en particulier actions et obligations).
Savoir que le solde budgétaire résulte de la différence entre les recettes (fiscales et non fiscales) et les dépenses de l’État ; comprendre que le déficit budgétaire est financé par l’emprunt et savoir qu’une politique de dépenses publiques peut avoir des effets contradictoires sur l’activité (relance de la demande / effet d’éviction).
La partie soulignée n'est pas attendue dans la réalisation du dossier. Il est demandé au candidat de présenter, à partir des documents, une séquence pédagogique pour un niveau de classe de première en mobilisant ses connaissances disciplinaires et en didactique de la discipline. Cette séquence devra intégrer des travaux à réaliser par les élèves et une évaluation des acquisitions attendues.
Dossier documentaire composé de 7 documents.
Le taux d’intérêt est le prix de l’argent que vous n’avez pas et que vous empruntez pour une durée et selon des modalités déterminées. Inversement, c’est le prix de l’argent que vous avez et que vous prêtez pour un certain temps.
Il n’y a pas d’emprunt sans prêt, pas d’emprunteur sans prêteur. Lorsque vous mettez de l’argent sur un livret bancaire, vous prêtez de l’argent à une banque qui vous l’emprunte et vous le doit. Prêteur et emprunteur sont liés par un contrat dont les dates, les montants, les sommes échangées constituent les éléments essentiels.
Le taux d’intérêt mesure la rentabilité pour le prêteur et le coût pour l’emprunteur. Ce prix s’exprime sous la forme d’un
taux (rapport entre l’intérêt et la somme prêtée/empruntée exprimé en pourcentage) sur une période donnée. En général, on établit des taux d’intérêt annuels. Il existe différentes techniques et conventions possibles pour ce faire. Pour comparer les taux d’intérêt des offres d’emprunts ou de prêts, il faut bien vérifier que les calculs ont été effectués avec la même méthode. Et pour faire ses comptes, il ne faut pas oublier que le taux d’intérêt annuel s’applique à la somme effectivement prêtée ou empruntée durant cette même année.
Quand vous empruntez de l’argent, le service qui vous est rendu par le prêteur est de vous faire profiter par anticipation de vos revenus futurs. Par exemple, vous pouvez décider d’emprunter sur deux ans de l’argent pour acheter aujourd’hui les meubles d’une chambre à coucher. Ou bien, vous pouvez choisir de mettre de côté petit à petit la somme nécessaire et acheter les meubles « cash » dans un an et demi. Si vous empruntez, vous allez payer, par le versement des intérêts, le gain d’un an et demi d’utilisation de ces meubles.
S’il s’agit d’un emprunt pour « s’installer » professionnellement, le service rendu n’est pas un gain de temps de consommation mais une possibilité de gagner des revenus. À l’inverse, quand vous prêtez de l’argent, le taux d’intérêt correspond à la rémunération d’une abstinence. Vous renoncez, pendant un certain temps, à consommer immédiatement et, plus largement, à avoir la libre disposition de votre argent.
Plus longue est l’abstinence et plus vous pourrez, en principe, obtenir un taux d’intérêt élevé. Ainsi, le taux d’intérêt servi sur le livret A, où il est possible de retirer son argent à tout moment, est inférieur à ceux des obligations dont le capital est remboursé au bout de 5, 7 ou 10 ans.
Le taux d’intérêt rémunère aussi le risque pris par le prêteur : le risque de ne pas être remboursé (ce qu’on appelle le risque de défaillance ou de défaut) ; le risque que l’inflation dévalorise la somme remboursée. Le taux d’intérêt comprend donc une prime de risque variable en fonction de la confiance accordée à l’emprunteur, de la durée du placement et de l’anticipation de l’inflation. Les banques se protègent également contre ces risques en prenant des hypothèques en garantie du prêt, ou en transférant à d’autres une partie des risques qu’elles supportent à l’origine, titrisation.
Comme pour n’importe quel autre bien, le prix dépend de l’offre et de la demande. S’il y a beaucoup de demandes d’emprunt et peu d’offres de prêts, le niveau général des taux d’intérêt va avoir tendance à s’élever et inversement. Cela, jusqu’à un certain équilibre : la hausse des taux va limiter la demande d’argent et inversement.
Approche macroéconomique : besoins et capacités de financement
La question du financement se pose lorsqu'un agent économique a un besoin de financement, ce qui correspond à des situations différentes : il connaît un décalage entre ses dépenses et ses recettes (crédits de trésorerie) ou veut anticiper une dépense, sans attendre d'avoir épargné suffisamment (achat immobilier, par exemple), ou dépenser afin de produire et de gagner l'argent qui permettra de rembourser le capital emprunté (cas des investissements productifs). Le besoin de financement est mesuré dans la comptabilité nationale par l'écart positif entre l'investissement et l'épargne. Cet écart peut être comblé en puisant dans le patrimoine ou en utilisant une source de financement externe. Au niveau national, un besoin de financement est égal au solde extérieur, c'est-à-dire de l'écart entre les revenus versés et reçus de l'étranger.
Modes de financement des entreprises
Les entreprises financent d'abord leurs investissements par leur épargne. Mais, généralement, celle-ci ne suffit pas et les entreprises ont besoin pour investir de se financer à long terme auprès d'autres agents, selon un cycle endettement → investissement → production → profit → remboursement. Comme le dit Nicholas Kaldor (résumant l’idée de Michal Kalecki), « les capitalistes gagnent ce qu’ils dépensent ». Le financement de l’investissement par l’emprunt peut aussi viser à accroître la rentabilité des capitaux propres de l’entreprise par un effet de levier. Traditionnellement, les entreprises ont un besoin de financement important. En France, il a néanmoins beaucoup diminué dans les années 1980 et ne dépasse plus, depuis, 2 % du PIB. Les ménages disposent globalement d’une forte capacité de financement. En France, elle représente environ 4 % du PIB, sur la base d’un taux d’épargne élevé (environ 15 % de leur revenu disponible). La majeure partie de cette épargne consiste en remboursement de prêts immobiliers. Après une hausse de moitié en dix ans, la dette des ménages atteint aujourd’hui 85 % de leur revenu disponible, ce qui est un plus haut historique, même s'il demeure très inférieur à ce qui est actuellement observé au Royaume-Uni ou en Allemagne. L’État est continuellement en déficit en France depuis 1974. En théorie, les administrations publiques ont une action contracyclique d’amortisseur des fluctuations : elles investissent lorsque l’investissement privé est insuffisant et réciproquement. Mais les difficultés persistantes de l’économie française ont rendu le déficit permanent. L’ampleur de la dette publique accentue ce phénomène, puisque le remboursement
des sommes empruntées et le paiement des intérêts constituent aujourd’hui la principale explication du déficit. Le paiement
des intérêts approche, à lui seul, les 50 milliards d'euros par an.
Types de revenus et leur gestion
Revenus primaires :
Revenus du travail (salaires)
Revenus du patrimoine (intérêts, dividendes, loyers, etc.)
Revenus mixtes (perçus par les travailleurs indépendants)
Deductions :
Impôts directs et cotisations sociales
Équation :
Revenus de transfert (prestations sociales versées par les administrations publiques)
Résultat
Revenu disponible
Utilisation du revenu disponible
Consommation
Épargne
Épargne financière (Ex. : livret A, assurance-vie)
Épargne non financière (Ex. : bien immobilier)
Revenu disponible : 1 389,0
Dépense de consommation individuelle : 1 191,0 Épargne : 198,0
Investissement : 137,0
Capacité (+) ou besoin (-) de financement : 61,0
Insee, « Les comptes de la nation en 2017 », Insee Première n° 1 697.
C'est une mesure du profit de l'entreprise. On calcule l'EBE en enlevant de la valeur ajoutée la rémunération des salariés (salaires versés et cotisations sociales).
L'Excédent brut d'exploitation (E.B.E.) est un terme de comptabilité, au niveau de l'entreprise ou à un niveau plus large (branche d'activité ou économie nationale). C'est une façon de mesurer les bénéfices ou profits réalisés dans l'entreprise. Il est ce qui reste de la valeur ajoutée (la valeur nouvelle créée par l'entreprise) après la distribution des salaires (directs et indirects, c'est-à-dire y compris les cotisations sociales) et le paiement des impôts liés à la production. On dit que l'E.B.E. mesure le profit brut de l'entreprise car, sur ce profit, l'entreprise va payer notamment des impôts (l'impôt sur les bénéfices) et des remboursements d'emprunts.
L'Excédent brut d'exploitation (E.B.E.) est un terme de comptabilité, au niveau de l'entreprise ou à un niveau plus large (branche d'activité ou économie nationale). C'est une façon de mesurer les bénéfices ou profits réalisés dans l'entreprise. Il est ce qui reste de la valeur ajoutée (la valeur nouvelle créée par l'entreprise) après la distribution des salaires (directs et indirects, c'est-à-dire y compris les cotisations sociales) et le paiement des impôts liés à la production.
On dit que l'E.B.E. mesure le profit brut de l'entreprise car, sur ce profit, l'entreprise va payer notamment des impôts (l'impôt sur les bénéfices) et des remboursements d'emprunts.
Donc : E.B.E. = \text{Valeur ajoutée} - (\text{salaires} + \text{cotisations sociales}) - \text{impôts liés à la production}
Le taux de marge des sociétés non financières est resté relativement stable autour de 30 % dans les années 50 et 60. Ensuite, des années 70 jusqu'au début des années 80, il a baissé de 6 à 7 points pour remonter encore à son plus haut niveau à 33,9 %. Depuis lors, il a légèrement baissé de 2 points.
Ces évolutions sont évidemment liées d'une part à l'évolution de la masse salariale (y compris les cotisations sociales), en hausse dans les années 70 puis en baisse, et d'autre part aux exigences de profit et de rémunération des propriétaires, plus élevées depuis le milieu des années 80 qu'avant.
Il n'y a pas à proprement parler d'enjeux à propos de l'E.B.E. car il s'agit d'un instrument de mesure. Cependant, la connaissance de l'E.B.E. permet de mesurer le taux de marge. Elle permet aussi de discuter du partage de la valeur ajoutée entre les apporteurs de capital (qui sont rémunérés à partir de l'E.B.E.) et les apporteurs de travail (rémunérés par les salaires).
Est-ce que la part revenant aux salariés est trop forte ou trop faible et, de manière symétrique, est-ce que la part permettant la rémunération des capitaux est trop faible ou trop forte ?
L'E.B.E. est utilisé par les entreprises, après paiement de l'impôt sur les bénéfices, de plusieurs façons : une partie peut être distribuée aux actionnaires sous forme de dividendes, une partie peut permettre de financer l'investissement (dans ce cas, on parle d'autofinancement), une partie peut être placée sur les marchés financiers ou servir à acquérir des actions dans d'autres entreprises (en France ou à l'étranger). Il y a donc des enjeux dans l'utilisation que les entreprises font de leur E.B.E.
Source : https://ses.webclass.fr/, Publié le : 29 août 2013 - Mis à jour le : 28 décembre 2022
Capacités ou besoins de financement en milliards d'euros pour différents agents économiques entre 2015 et 2017
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|---|---|---|---|
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-12,0 | -12,1 | -8,3 |
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16,9 | 14,9 | -3,2 |
|
-79,7 | -79,1 | -61,4 |
|
-75,8 | -79,9 | -68,5 |
|
-0,1 | 3,0 | 0,8 |
|
-3,8 | -2,2 | 6,3 |
|
64,7 | 59,0 | 61,0 |
|
-0,6 | -0,7 | -0,9 |
|
-10,8 | -17,9 | -12,8 |
Le graphique présente la part des financements bancaires et par les marchés financiers selon la taille de l'entreprise en 2017,
exprimée en pourcentage des dettes des entreprises. Les catégories sont les suivantes :
Crédit bancaire : 83%
Financement par les marchés financiers : 10%
Autres financements : 7%
Crédit bancaire : 67%
Financement par les marchés financiers : 30%
Autres financements : 3%
Crédit bancaire : 49%
Financement par les marchés financiers : 73%
Autres financements : 3%
Crédit bancaire : 48%
Financement par les marchés financiers : 49%
Autres financements : 3%
Source : Banque de France, base FIBEN, novembre 2018.